Le Trail n’est que bien rarement un sport d’équipe! Et la Saintélyon est une des rares courses de masse à proposer une formule relais, au choix de 2 à 4 coureurs.
Celle qui est probablement la doyenne des courses de Trail en France détonne un peu avec les courses actuelles, qui visent des distances et des dénivelés toujours plus importants. Mais, la formule (course entièrement de nuit, distance et difficulté relativement abordables) séduit énormément avec près de 12.000 coureurs au départ toutes épreuves confondues.
Pour ma part, je suis engagé sur le relais à 2 avec Margaux, une compère d’école qui va vivre son baptême de la longue distance.. Autant le dire tout de suite, le parcours ne me correspond pas vraiment.. Beaucoup trop roulant pour moi!
Margaux courra le premier relais de 30km tandis que je terminerai la course en avalant les 38 kilomètres restants jusqu’à Lyon.
Je cumule les difficultés avant la course avec une hanche tout juste remise en place chez l’ostéo et une bonne gastro 3 jours avant dont je traîne encore quelques séquelles…Ajoutons à cela que je n’ai couru que 2 fois 30 minutes sur le dernier mois…Il ne faudra pas espérer de miracles!
Départ à 17h de Grenoble, sous la pluie. Ca donne le ton! Le temps de laisser la voiture à Lyon et de prendre le train, nous sommes à 21h à Saint Etienne. C’est vraiment l’usine et il y a un monde fou, de partout…
Le parcours du combattant continue puisqu’il faut récupérer les dossards, déposer les sacs et manger un morceau. Et là, joli couac de l’organisation qui nous sert des pâtes épicées!… Ce qui aura pour effet d’accélérer le divorce avec mon estomac.
On tourne pas mal en rond et à 23h45, Margaux et l’ensemble des autres relayeurs s’élancent dans les rues de Saint-Etienne, au pied de Geoffroy-Guichard.
Je regarde le départ de la « vraie » Saintélyon et retourne au pas de course prendre le bus pour me rendre à l’arrivée du relais, à Sainte-Catherine.
Il est à peine 1h du matin et j’ai le choix entre une tente de coureurs endormis qui ressemble à un camp de réfugiés ou un vent relativement peu clément à l’extérieur. J’essaye de m’assoupir un peu sur le sol en terre battue. Peine perdue. J’ai bien conscience de perdre pas mal d’énergie et je baille beaucoup trop pour quelqu’un qui devrait se lancer dans un marathon.
Je passe donc l’heure et demie qui suit à l’extérieur à discuter avec Christophe Le Saux et Sylvain Bazin qui attendent leurs relayeurs. Mention spéciale à Christophe qui prend son relais en première position des mixtes et oublie sa lampe…!
A 2h55, arrivée triomphale de Margaux en 3h08 et 5ème position du classement mixte (et qui râle parce que c’est déjà fini…). Je prends le relais au plus vite, avec en tête l’idée de pouvoir jouer un bon coup au classement mixte.
Les 10 premiers kilomètres jusqu’au ravito se passent à merveille, je remonte beaucoup de places et tiens notre classement. Bizarre ces bonnes sensations, je m’attendais à me faire corriger d’entrée.
Et puis, dès le ravito passé, c’est la cata attendue. J’ai des nausées, le bide en vrac et suis incapable de dépasser les 9 à 10 km/h. Je suis contraint de marcher pendant de longs passages et le temps défile très très lentement. A partir de ce moment, je ne parviendrai à manger que deux misérables pâtes de fruits et à boire de manière épisodique…
Tant bien que mal, je continue mon bonhomme de chemin jusqu’à Soucieu en Jarret. Je me suis résigné à ne pas abandonner, d’abord parce que c’est une course en équipe et aussi parce que je suis à peu près persuadé de mettre plus de temps à rallier l’arrivée en étant rapatrié qu’en marchant. Du coup, je ne force pas du tout et on avance à deux, mon estomac et moi.
Pour corser le tout, je me rends compte que ma partie fait 41 kilomètres et que le premier relais était en fait un peu plus court que prévu. Royal. Seul point positif, à chaque petite montée ou descente un tout petit peu technique, je fais la différence avec les coureurs qui m’entourent, preuve que le public n’est pas très « Trail ».
Le final finit tout de même par pointer le bout de son nez. Une dernière bosse à Sainte Foy et j’aborde les 5 derniers kilomètres dans Lyon. Je vais plutôt mieux mais cette fois-ci, ce sont les jambes qui fatiguent… Les dernières lignes droites sont un peu interminables mais l’arrivée au Palais des Sports est très sympa.
Je mets donc 4h45 pour mes 41 kilomètres de galère. Bon, j’en garderai pas de grands souvenirs mais je suis content d’avoir participé au moins une fois à cet évènement. Et d’avoir pour une fois couru en équipe! Dommage, nous ne terminons que 22ème mixte en 7h53, je n’ai pas bien joué mon rôle..
J’ai en tout cas été impressionné par le monde croisé sur les chemins et dans les villages. Tous ces gens qui ont veillé si tard donnent une ambiance vraiment particulière à cette course et compensent l’organisation « usine ». Niveau météo, la pluie nous a épargnés mais pas la boue!
Et pour clôturer le weekend, OL-Toulouse (3-2) à Gerland avec en prime une super 2ème mi-temps!
Cette fois-ci, la saison est vraiment finie et je crois que le corps a vraiment besoin de repos… Ca tombe bien, il neige à gros flocons! Ca fatigue pas le ski, si? 🙂
Stay tuned!
Timoth
3 Responses
Tu as été jusqu'au bout c'est l'essentiel. Le faite d'avoir fait la course en relais t'as permis de tenir. ça doit, je suppose rester quand même un bon souvenir. Reste à digérer tout ça.
Bonne récup. (et bon courage pour jeudi).
Prendre le départ dans de telle conditions c'etait déjà un défit, rien que finir s'en est un autre. Bravo à vous deux.
Moi j'en garderai un super souvenir, même si je me suis un peu inquiétée en ne te voyant pas arriver !
Merci en tous cas, d'avoir dépassé tes limites pour terminer !
Quand est-ce qu'on remet ça ???