Le mois de mars, et plus encore avec les conditions anticycloniques de cette année, marque le début de la saison traditionnelle de ski de randonnée. Après une remise en route progressive ces dernières semaines (notamment à la Tournette et sur l’itinéraire des 3 Cols à Chamonix), je suis allé traîner mes spatules le weekend dernier du côté de Grimentz, dans le Valais, en Suisse.
Solitude et grand ski 100% garantis
Ce petit bout de paradis, quasiment désert dès que l’on sort du domaine skiable, se trouve en amont de Sierre, à 2h30 de route d’Annecy. Au milieu du nombre incalculable d’itinéraires possibles, nous avons choisi avec Marine et Antoine de nous attaquer à la Pointe de Bricola (3657m), au-dessus de la Cabane de Moiry.
La rando a été scindée en 2 jours, avec une nuit à la cabane (non gardée en hiver) de Moiry, à 2845m. Au départ de Grimentz dimanche matin, il fait déjà chaud et nous avons à peine besoin des gants. Nous enchaînons plusieurs remontées pour arriver au sommet du domaine skiable et démarrer notre parcours.
C’est le moment de mettre les peaux de phoques et de passer un premier petit col qui nous ouvre littéralement les portes d’un paysage immense et déserté. La neige a déjà bien transformé et cette première descente ne laissera pas de souvenirs impérissables, surtout avec un sac bien lourd le premier jour (on n’a encore rien mangé pour l’alléger 🙂 !)
Au fond du vallon, c’est déjà la canicule à 10h du matin et la deuxième manip’ de la journée est vite exécutée pour rejoindre un nouveau petit col. Antoine est arrivé avant nous et en profite pour tester la neige.. !
Du col, on voit tout l’itinéraire menant jusqu’à la cabane, au fond de la vallée… C’est loin !
Nous commençons par descendre quelques centaines de mètres avant de remettre les peaux de phoque et d’entamer une longue remontée vers la cabane. Nous longeons le glacier par sa rive gauche et le traverserons au dernier moment pour grimper le dernier raidillon menant au refuge. Les vues depuis la moraine sur les séracs du glacier de Moiry sont superbes !
Bientôt, il est temps de redescendre quelques dizaines de mètres pour prendre pied sur le glacier et s’encorder afin de le traverser. C’est plutôt rapide (c’est tout plat !) et il ne reste plus qu’à grimper à la cabane pour terminer la journée ! En plein soleil et dans de la vraie soupe, cela relève de la mission…
Terrasse 5* et repos mérité avant l’assaut
Heureusement, là-haut il fait chaud et beau sur la terrasse pour récupérer de tous ces efforts.
Petit à petit, le soleil contourne les montagnes qui nous font face et finit par disparaître complètement, nous rappelant en une fraction de seconde qu’à 2850m en mars, il fait vite froid en chaussettes !
On fait fondre de la neige, chauffer une saucisse de morteau et on boit un coup de rouge vaillamment transporté par Antoine… la vie est belle ! A peine les étoiles sont sorties qu’il est déjà temps de se mettre au lit.
4h30. Le réveil sonne, et les silhouettes somnolentes sortent du dortoir. 1h plus tard, nous nous élançons silencieux dans cette fin de nuit éclairé pleins feux par la pleine Lune. Ayant intelligemment oublié ma lampe, je fais sans et le jour se lève vite sur le très photogénique glacier de Moiry.
Plus tard, les premières lueurs prennent le relais.. C’est beau !
Nous progressons à bonne allure et sommes déjà au pied de l’arête finale menant à la Pointe de Bricola au bout de 2 bonnes heures. Je fais l’aller-retour avec Antoine en crampons/piolet et nous nous engageons rapidement dans la pente raide sous le col de Bricola.
La neige est très changeante, comme la semaine précédente, mais le décor est magnifique. On trouve quand même quelques belles portions pour les photos souvenirs qui font illusion.
Plus bas, il y a même de la vraie poudreuse restée à l’ombre depuis des semaines. Près d’une heure de descente plus tard, nous posons de nouveau le pied sur le plateau inférieur du Glacier de Moiry et pouvons nous retourner pour admirer nos traces sur ce bel itinéraire repéré à vue la veille.
Le plus dur est à venir : une séance de montagnes russes sous un soleil accablant pour reprendre de l’altitude dans le vallon et pouvoir se laisser glisser jusqu’à Grimentz. Ça use le peu de guibolles qu’il nous reste !
Enfin, après 2 jours de vadrouille et quelques 2500D+ avec le gros sac à dos (et le matos photo pour vous ramener toutes ces images !), nous sommes de retour à la civilisation (nous avons croisé 2 personnes en 2 jours !)… et à la vraie vie ! Avant la prochaine évasion, puisque la neige retombe en abondance…
Stay tuned!
Timoth
5 Responses
Superbe ! Merci pour le voyage 🙂
Tu me fais rever! Hallucinant.
Superbe! C'est certain, Grimentz tient ses promesses! Va falloir y retourner!
Bon maintenant j'peux te le dire Timot', la bouteille de Pinot Noir je l'ai trouve dans le refuge! Hehe! Ca n'enleve rien au fait que mon sac etait ULTRA lourd. Mais ca je crois bien que tu etais au courrant! Jajajaja. Tu vas nous manquer pour le Bishorn. A bientôt et merci pour l'album souvenir.
Merci pour ces belles images qui, comme à ton habitude, nous permettent d'être un peu la-haut!