Montagn’Hard (59km – 4600+) : Sur un nuage!

J’ai préparé le terrain, dit à tout le monde que cette course au format mutant (60km – 5000D+) allait être un calvaire, y suis allé sans conviction…Et pour cause, sur le dernier mois j’avais 2 sorties de 10km , quelques sorties vélo au compteur, et rideau!
Le Trail m’a alors réservé une de ses surprises qui font plaisir : j’ai survolé (à mon niveau..) la journée!

Avant la course : 

Pas grand chose à rajouter donc, la forme n’est pas là et 2 jours avant je n’arrive même pas à trottiner dans la montée du Veyrier où je suis si à l’aise d’habitude.
Je garde quand même les bonnes recettes, dors bien les quelques jours précédents, et opte même pour une nuit sur place la veille. Très bon choix : un repas bien sympa avec le TailleferTrailTeam et nuit 5* dans le camion du Team Vagagond avec Cyril (110km) et Martin. (37km), à moins de 100m de la ligne de départ!

Chambre avec vue !

Je connais déjà les 30 premiers kilomètres du parcours pour avoir couru la Moins’Hard en 2010. Le plus dur vient après avec deux grosses bosses… On verra bien 🙂

La course :

Quel plaisir de se lever quasi au dernier moment sans avoir de route à faire!
Je suis plutôt bien, en tout cas motivé et prêt pour une dizaine d’heures d’efforts, au mieux.
A 7h, nous sommes environ 200 sur la ligne. Je lance un défi débile à Martin en lui disant d’aller faire une photo car je vais partir en tête… C’est fait!

Et puis j’y suis pas mal dans ce groupe avec les frères Gabioud, Nicolas Mermoud et consorts. Comme il y a 2 ans sur le 37, c’est parti assez lentement donc je fais tapis et me dis que je vais coller aux premiers tant que je tiens…

Au bout de 2 bornes de montée, tout le monde s’énerve dans la première descente et ça carbure à près de 15 km/h devant. Je décide donc de laisser filer et me retrouve seul, en 9ème position. Je progresse à un bon rythme mais ne suis pas du tout dans le rouge et les jambes tournent super bien.
Au premier ravito, au 10ème kilomètre, je suis toujours dans le rythme et me fais ratrapper par Nacho, un espagnol avec qui je vais partager les 40 prochains kilomètres. Il n’a jamais fait plus dur que le Maratrail de Faverges et me fais confiance quand je lui dis de temporiser un peu…

On  monte donc ensemble avec Jérôme, rattrapé en route, jusqu’au Prarion (1970m) et sa vue magique sur le massif du Mont Blanc. Le trou est fait avec les gars de derrière (plus de 5 minutes d’avance) et devant ça semble aller trop vite. A ce moment là, on envisage de faire le course à 3, dans la mesure du possible.

Prarion, vue sur les Fiz

Mes deux compères avancent fort dans la descente vers Bionnassay. Je m’accroche pour ne pas perdre le contact, en espérant que les crampes n’arriveront pas trop tôt. 
Ravito express, et dans la montée du col du Tricot, je  mets les gaz avec Nacho. On est bien tous les deux et Jérôme a lâché prise. Montée interminable, sous un soleil de plomb… Deux instants égayent le parcours : la célèbre passerelle et le dépassement de Seb Chaigneau à Mach12, en route pour la victoire sur le 37.

Au sommet du Tricot (2200m et déjà plus de 2500D+ dans les jambes, on file toujours à 2 pour les 600m de descente vers les refuges de Miage, via une descente super raide que je connais bien pour l’avoir courue 3 fois. A peine 3 minutes d’arrêt et on est déjà reparti vers les Chalets du Truc puis Tré la Tête.
En plein soleil et à plus de 5h de course, je prends un bon coup de chaud. On comprend qu’il faut ralentir le rythme et prendre le temps de s’alimenter. Les descentes commencent à piquer et je regarde de plus en plus le GPS pour voir défiler les kilomètres.

Refuge de Tré la Tête

Il est déjà temps de remonter à Tré la Tête, toujours à un bon rythme (900 à 1000m/h). Les ruisseaux nombreux permettent de se rafraîchir et de rester efficace. Une courte redescente pendant la montée me permet de vérifier que je suis très très bien. On déroule avec aisance sur un superbe chemin en balcon et en dalles romaines.
Au refuge de Tré la Tête, il ne reste qu’une montée de 800m de dénivelé…Les vacances! Et on nous propose de la Despé…! La descente est technique et Nacho commence à fatiguer sérieusement. De mon côté c’est l’estomac qui coince un peu, mais rien d’alarmant. On se fait rejoindre par un concurrent, alors qu’on pensait être larges…

En descendant et en voyant les panneaux, la crainte que j’avais depuis quelques bornes se confirme. On déboule à Notre-Dame-de-la-Gorge et il y a plus de 5km de plat descendant jusqu’au ravito des Contamines. Je mène mes deux acolytes à plus de 11km/h pendant 5km. Le sens inverse de l’UTMB en fait. Je ne comprends pas bien ce qui m’arrive, moi qui suis d’habitude si mauvais sur les portions roulantes. Mais j’en profite!

Au ravitaillement des Contamines, tout le monde fait une petite pause et on repart à 4 (Jérôme nous a rejoint). On s’était promis de finir ensemble avec Nacho mais il coince et je sais que si on passe la dernière bosse à 4, je me ferai manger dans la descente finale. Je mets alors un gros coup d’accélérateur et décide pour la première fois de finir une course en attaquant.

Le Mont Joly

La montée au Mont Joly est très raide, mais heureusement en sous-bois. Je suis réellement à 100% de mes capacités pour monter. La fin en plein soleil sur une piste est un calvaire et je suis tout heureux de bifurquer vers l’arrivée pour 4km de descente alors que les concurrents du 110km continuent l’ascension. Derrière, j’ai fait le trou et devant c’est à plus de 15 minutes. J’ai réussi mon coup : je peux finir tranquille et ma 9ème place est assurée!

Je garde un bon rythme jusqu’au bout et franchis la ligne à la 9ème place (180 partants) en 9h06min, tout heureux de ce top 10 inespéré! Je suis encore frais à l’arrivée et mon assaut final a payé : j’ai 6, 12 et 22 minutes sur mes poursuivants sur la ligne! Le pauvre Nacho a coincé et termine 14ème : un grand merci pour ces supers 40km passés ensemble! Je ne prends qu’1h30 sur Lionel Trivel vainqueur, je suis ravi!
D’autant que je suis plutôt frais… A n’y rien comprendre au vu des sensations d’avant course!

En bonus, je monte même sur le podium Séniors, et gagne une belle médaille !

Après la course :

Décidément, je me plais à Saint Nicolas de Véroce. 6ème il y a 2 ans à la Moins’Hard, 9ème cette année sur la Montagn’Hard 60. Bon OK, le niveau reste très régional, mais ça a le mérite d’être gratifiant!

Ce parcours ultra technique et cassant est vraiment fait pour moi et ce parcours est un des plus beaux qu’il m’ait été donné de courir… Bien plus beau que l’UTMB en tout cas.
Pour compléter cette belle journée du van Team Vagabond, Cyril gagne haut la main le 110km en 18h30 et Martin fait 10ème sur le 37km en 5h10 (30 min de moins que moi en 2010)!

Bravo aussi à Johann, finisher de son premier ultra, Michael en grande forme, et Benoit, toujours présent!

Il faut croire que mon non-entraînement s’est converti en repos salvateur ce dernier mois. En tout cas, si c’est ça la recette, je signe direct! Aucune crampe, ni douleur. A part les traditionnels orteils explosés, évidemment…
Organisation familiale et au top, la Montagn’Hard gagne à être connue! Pour la suite de la saison, je sais pas trop… Pour l’instant, j’ai bien envie de faire des apéros et des barbecues… 🙂

Stay tuned!
Timoth