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Maxi-Race du Lac d’Annecy (90km – 5100+) : L’ultra pour transformer l’essai

Il y a un peu moins de 2 ans, je bouclais mon premier vrai ultra, la CCC, 98km et 5600 mètres de dénivelé. J’étais alors arrivé exténué, après une incroyable journée.

Depuis 2 ans, je n’avais jamais plus flirté avec une telle distance d’une traite, à part la Traversée de Chartreuse en septembre dernier, 82km entre copains.

Je n’avais pas vraiment prévu de courir la Maxi-Race, mais en mars, en réservant le stand GoodPeopleRun pour le salon du samedi, on m’a proposé un dossard. Que j’ai accepté bien évidemment.
Il me restait alors 3 mois pour me préparer, avec un emploi du temps déjà bien chargé.

Avant la course : 

Ces derniers mois, je n’ai pas pu me préparer comme une telle épreuve l’aurait exigé. Peu de WE de dispo, des semaines souvent chargées, j’ai privilégie les séances de qualité et fait peu de sorties très longues. A vrai dire, aucune de plus de 3h30 depuis fin 2011. 
Et puis, j’ai pas mal relativisé la difficulté de la course, n’ai effectué aucune reconnaissance, et ai décidé de la prendre sans pression, en me disant qu’elle serait au pire un prétexte à une très longue balade.

Les deux semaines précédentes, je suis quand même bien sage et optimise le sommeil et la récupération.
Seule la veille de la course n’est pas idéale puisque je passe la journée à piétiner sur le salon pour la promotion de GoodPeopleRun. L’occasion d’y rencontrer Anna Frost et Phillip Reiter, à qui j’ai collé des visières à nos couleurs sur la tête! (Anna a même couru avec notre buff!)

Dodo à 22h, endormi vers minuit, je ne dormirai finalement que 2 petites heures avant le départ fixé à 3h30 du matin…. Et pas d’assistance personnelle prévue pour le lendemain. Il va falloir se débrouiller comme un grand, en warrior.

La course : 

En arrivant dans le sas de départ, à 3h, je suis paradoxalement bien réveillé et plutôt excité. J’apprends via le speaker que mon numéro de dossard me permet de prendre place dans le sas élite (car il a été délivré la veille par l’orga). Je n’y vais pas, je ne veux pas paraître ridicule dès le départ donné.

Ce sera finalement une demie erreur car ça bouchonne pas mal dans les premiers kilomètres de la montée vers le Semnoz (1700m). C’est en effet une file silencieuse et ininterrompue qui perce la forêt dans la nuit, en alternant marche et course. Je suis bien en forme et effectue un minimum d’efforts.
Le jour se lève en même temps que l’on arrive au sommet de la montagne à vaches d’Annecy. Dommage pour le panorama, le ciel est bien gris… Ravito express, je ne veux pas y perdre de temps aujourd’hui (à la CCC je m’étais arrêté quasi 1h30 en tout…).

2h30 de course et je vois le panneau « Arrivée : 70km« . Je sais pas pourquoi mais je me rends compte seulement à ce moment de la longueur de la course, que j’avais inconsciemment sous-estimée depuis mon inscription.
Une descente technique et bien boueuse nous fait progressivement redescendre dans la vallée, dans un coin que je ne connais pas du tout.. S’en suivent quelques kilomètres vallonés où le mode « ultra » et « automatique » se met en route. La remontée vers le col de la Frasse (km 40) me plaît bien.

Col de la Frasse – 1350m

J’arrive en effet enfin à décrocher le groupe de 5 coureurs que je menais depuis quelques bornes et à combler le trou avec ceux de devant. Je suis d’ailleurs étonné de voir tant de coureurs réellement à la peine, alors qu’on a pas passé la mi-course. Tant, mieux je profite de ma fraîcheur pour entamer la descente vers Doussard à bonne allure.

10 bornes de descente à presque 10 km/h avec un trailer belge comme lièvre de luxe (merci!)
Me voilà donc à Doussard, 50ème km, en 6h30, en forme visiblement puisque le speaker annonce que le dossard 3038 est frais au micro. 5 minutes de pause et me voilà reparti vers le col de la Forclaz et la fin de course dont je connais tout le parcours. Pour la 1ère fois j’ai un classement fiable : 85ème.

La montée vers le col de la Forclaz, à 800m/h, tiré par un coureur plus en forme que moi me donne les premiers signaux de fatigue… Au col, je décroche mon compère qui m’a tiré tout la montée (désolé!). Il reste 400m de dénivelé avant la traversée vers le chalet de l’Aulp.

Le soleil en profite pour faire une franche apparition… Ce qui a pour effet de me clouer sur place. Plus rien dans les jambes et du mal à relancer sur les parties roulantes, la tête qui tourne, je connais ces symptômes.. La tête dans un ruisseau, ça va déjà mieux…
Heureusement, je suis comme d’habitude toujours plus à l’aise en montée, et me refais un peu la cerise pour passer le pas de l’Aulp, en fendant le troupeau de chèvres venu nous encourager.

www.photogone.net

La descente ves Menthon-Saint-Bernard est un chemin de croix. 7 bornes très raides dans la caillasse puis 3 bornes vallonnées et une portion de route pour arriver jusqu’au stade où se trouve le ravito. Je ne suis pas en hypo, mais mon ventre est totalement vide et je déroge à ma règle en m’arrêtant 15 minutes,  le temps de faire un quasi repas… Mon cerveau ébouillanté se dit aussi qu’un peu de musique serait bien pour se changer les idées. Je pense alors à allumer l’iPod que je trimbale depuis 75km.
Depuis Doussard, je n’avance quasi plus et mes prévisions autour de 12h30/13h sont passées à 14h… La motivation est du coup un peu partie et c’est vraiment pour finir que je m’élance à l’assaut des 15 derniers kilomètres.

Interminable remontée au Col des Contrebandiers, à doubler des dizaines de concurrents de la queue de course du marathon. Je suis désormais sur mes terrains d’entraînement mais dans mon état, cela ne m’aide pas tellement…
Au col, le bénévole annonce 5 bornes mais je sais qu’il en reste au moins 7. C’est vraiment au mental que j’avance, m’écroulant sur mes bâtons dès qu’un caillou me barre la route avec un peu trop d’insistance (et il y en a beaucoup dans ce coin…). Paradoxalement, je suis plutôt en forme par rapport aux autres coureurs, le parcours a vraiment fait des dégâts…
Je retrouve un semblant de rythme dans la descente du Mont Veyrier et suis pressé d’en finir. Au Petit Port, l’ambiance est géniale.

La ligne d’arrivée – Photo Endurance Mag

Je fends la foule de supporters/badauds à plus de 12km/h et la ligne est là, en 14h05, en 87ème position au général! Dommage pour le temps, je valais surement un peu mieux, mais au vu de ma préparation et de mon entraînement, je suis déjà content d’avoir terminé plutôt bien classé.

Après la course : 

J’ai quand même du prendre un bon coup de chaud… A l’arrivée, beaucoup de gens me parlent, mais moi j’ai plutôt des nausées et l’envie de m’allonger quelque part. Je choisirai le lac, sans même enlever les chaussures!
J’ai vraiment un sentiment mitigé, surement suis-je trop perfectionniste… En tout cas, c’est le genre de journées qui calme dans l’optique de l’UTMB… Ce n’était pas les mêmes conditions de course, mais je suis beaucoup mieux qu’après la CCC. Et à y réfléchir, on peut quand même dire que j’étais pas bien préparé… Je progresse donc, puisque je découvre encore le très long…

J’ai plutôt bien récupéré, et il n’y a qu’un ongle explosé au tableau des bobos. Mon impression de la course s’est confirmée en regardant le classement final : il y a eu beaucoup beaucoup de dégâts et seulement 60% de finishers!

Un gros merci à Salomon, mon sponsor maison grâce à qui j’ai pu courir avec les S-Lab 4 Softground (bon choix avec ce terrain bien gras!) et la dernière tenue athlète, incroyablement confortable. C’était d’ailleurs amusant de voir les réactions des gens au passage de cette tenue « mythique ».
A Christophe Aubonnet aussi, pour sa disponibilité malgré les sollicitations. Avec son équipe, il réussit à laisser une part d’humain dans cette course. Espérons que cela restera le cas, car l’évènement est amené à grossir et devenir une date majeure du calendrier français…

Pour la suite, ce sera certainement à la Montagn’hard début juillet (aujourd’hui, je dirais plutôt le 56km et pas le 100, mais ça peut changer!)

Stay tuned!
Timoth

11 Responses

  1. Bien tim !!!! Je ne connaissais pas l'expression "je me refais la cerise" j'ai bien rigolé… ça avait l'air pas facile (surtout les cailloux) ! A coté mon 10km c'est du pipi de chat 😉

    bravo !

  2. Bravo Tim, t'es allé au bout malgré le coup de moins bien sur la fin!
    Et vu le nombre d'abandon, tout le monde ne peut pas en dire autant. Ce devait être une course vraiment difficile…
    Bon courage pour la Montagn'hard, que ce soit le 56 ou le 100!

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