A la mi-juillet, j’ai commencé une nouvelle opération pour préparer la TDS baptisée Sauve qui peut (en référence à mon opération Kamikaze réussie du mois de janvier). Après un mois de mi-juin à mi-juillet où j’ai énormément travaillé, je n’ai en effet quasiment pas pu encaisser d’heures d’entraînement (à peine 10!) en vue du traditionnel rendez-vous Chamoniard de fin août.
Autant dire que cela s’annonçait complexe pour les 120km et plus de 7.000D+ à venir, alors que c’était le moment où il fallait empiler les grosses charges. Tant pis, je suis en retard mais j’y vais tête baissée jusqu’au 15/08 pour maximiser mes chances de finir dans de bonnes conditions (raisonablement bien sur !).
Après avoir progressivement augmenté le rythme et la fréquence des séances sur la 2ème quizaine du mois de juillet, je passe mon premier test le 31/07 dans les Aravis. Je pars pour la journée, depuis Manigod, mais je ne sais pas exactement ce que je vais faire.
Une longue journée en montagne, pour travailler le mental
Je sais juste que je vais commencer par la Pointe de la Mandallaz, que je vise depuis un moment, et courir un moment sur les crêtes Est du massif. Je démarre donc de Sous l’Aiguille et monte assez raide en direction des Chalets de Tardevant. Il fait un temps pourri depuis un mois et j’ai les pieds trempés en 5min… Une fois le chalet atteint, je continue plus haut avec l’objectif de rejoindre les crêtes. Je perds plusieurs fois le chemin détruit par les troupeaux dans le brouillard et finis par monter droit dans la pente, sous le regard éberlué de certains moutons !
Comme prévu, je bute sur les falaises, et donc sur le beau sentier de crête (toujours dans la purée de pois !). Je pars à droite et arrive bientôt (après quelques acrobaties !) à Champ Tardif, un endroit magnifique.
Au lieu de poursuivre sur les crêtes par un itinéraire plutôt technique (Gouenne – Rouelle) je redescends un peu puis traverse plus ou moins à flanc pour reprendre le chemin qui monte au Lac du Charvin, là même où nous nous étions baladés avec Laurie en octobre.
Pareil que ce jour-là, je cours jusqu’au Lac puis escalade le Charvin par l’arête Est (c’est plus facile l’été avec le câble ! Mais attention, ça reste un itinéraire engagé..). Là-haut, j’ai déjà 2.000D+ au compteur. Je redescends jusqu’aux Fontanettes sur un terrain toujours très glissant et sans voir plus loin que le fond des vallées.
Là, soit je rentre via la Pointe d’Orsière, soit je fais le Sulens sans aucune garantie du chemin de retour et du kilométrage… Evidemment, personne ne sera surpris que j’opte pour la 2ème solution. La transition Charvin-Sulens se fait bien, sur un chemin roulant mais parfois extrêmement boueux à cause du passage des vaches.
Au col de la Botte, je commence à grimper le Sulens par l’arête. Patatras : crampes, hypo, panne d’eau. Tout y passe, et je prends une sacrée leçon après à peine 25km et 2500D+ (à 5km/h de moyenne en plus !). C’est dans ces moments que le mental se forge et je lutte quand même jusqu’au sommet 🙂
De là-haut commence le moins rigolo. La descente sur le Col du Marais se fait bien, mais ensuite j’ai une interminable portion de route pour changer de vallée et retrouver ma voiture à Sous l’Aiguille. Bon, en partant, je me doutais que cette portion serait foireuse, mais là, dans l’état où je suis, je suis servi.
Je finis en 7h pour 40km – 3100D+ cette journée « d’entraînement » totalement rincé. Mais la première étape du plan est passée ! Je me suis démené (les journées seul en montagne me semblent vraiment importantes pour se forger une capacité à passer les obstacles en ultra) et ai réhabitué mon corps à la bagarre, après une journée dans le brouillard et la boue en solitaire !
Pour voir la trace du jour sur Movescount : clic ici.
Le lendemain, j’enchaîne avec une traversée Chamonix – Montenvers via le Plan de l’Aiguille (20km, 1400+) ; le samedi par un A/R au col des Aravis en vélo (70km – 1200+), et le lundi par une belle sortie avec Cyril à la Dent de Cons (18km – 1800+). Un peu de repos cette semaine et on remet ça ce weekend du côté de l’Italie ! Ensuite il faudra penser à diminuer les doses.
Je n’irai surement pas à la TDS avec les ambitions que j’aurais pu avoir en janvier après la Vibram HK 100, mais au moins j’ai déjà moins peur, et plus d’assurance de finir :)…Sauve qui peut !
Stay tuned!
Timoth
